Benoit Pingeot
BIOGRAPHIE
EXPOSITIONS COLLECTIVES
2021 en prévision galerie Bernard Jordan, Paris
2020 La dispersion et la soif, galerie Marie-Claude Duchosal, Paris
2020 Vaste Monde, villa Béatrix énéa, Anglet
2019 Âme-son, École Supérieure des Beaux-Arts du Pays basque-Adour
2017 Galerie Pascal Adoue, Nîmes
2013 Blanc retour, galerie Marie-Claude Duchosal, Paris Coule heure, galerie Marie-Claude Duchosal, Paris Epi or not…, Le bureau, Paris Avec les éditions Venus d’Ailleurs, galerie du philosophe, Carla Bayle
2012 Avec Michel Cadière, galerie 17, Paris
2011 Le Louvre revisité, lab la banque, Béthune Le roi Arthur, galerie Motul, Pleumeur Bodou Écarts, galerie Angle, Saint-Paul-les-Trois-Châteaux
2009 Jeune Création, 104, Paris
2008 À venir le monde sage, Espace Eugène Baudoin, Anthony Jeune Création,
La Villette, Paris
2007 Jeune Création, La Bellevilloise, Paris Parcours d’artistes, Pontault-Combault Théâtre de mémoires, Uzès Festival Vincennes, autour de Valère Novarina
2006 Les ailes du dessin, Musée Bonnat-Helleu, Bayonne
2004 Portraits d’artistes Max Jacob, Musée des Beaux-Arts de Quimper
2003 Mulhouse 03, Salon des Étudiants des Écoles d’Art de France
2002 Artistes en entreprise, Métaplan, Chaton Bizarre mon cousin, Xavier Goupil, Bayonne
2001 Découvertes carte blanche à Michel Nuridsany, galerie Nathalie Parienté, Paris
EXPOSITIONS PERSONNELLES
2021 En prévision cet été au musée des sables d’ Olonne
2018 Galerie Ateka, Bayonne Association Marie-Claude Duchosal, Paris
2017 Marie-Claude Duchosal, Paris
2016 Marie-Claude Duchosal, Paris
2015 Galerie et librairie du Levant, Bayonne
2014 La parole de l’art, collège des Bernardins, Paris
2012 Le Concile, galerie du Second Jeudi, Bayonne
2010 Hommage à Marie et Victor Brauner, librairie Saint Hubert, Bruxelles Buchamp, galerie Xavier Goupil, Saint Barthélémy
2006 Concorde, galerie Premier Regard, Paris
RÉSIDENCES
2016 La cave, Perpignan
2015 La Communale, Bidart
2008 Atelier d’un an sur concours, Cité des Arts, Paris
COLLECTIONS PRIVÉES
- Hermès
- Henry-Claude Cousseau
- Présence en collections privées en France et en Belgique
- Bernard Jordan
PUBLICATIONS
Depuis 2002 Divers ouvrages, éditions Venus d’Ailleurs, Nîmes
2018 Visite d’ atelier thankyouforcoming par Camille Paulhan
2017 Portrait dans l’hebdomadaire Mediabask par Laurent Platero
2014 Portrait du collège des Bernardins par Jérôme Alexandre, Séminaire La parole de l’art.
2004 Catalogue d’exposition, Portraits d’artistes : Max Jacob
2001 Portrait dans Le Figaro par Michel Nuridsany
2001 Livre En échange Jean-Luc Parant et ses élèves, éditions Presse de l’ENSBA
FORMATION
2001 Diplôme National Supérieur d’Arts Plastiques, ESA, Paris
1997 DEUG arts plastiques, Université Paris 8
1995 Diplôme des métiers d’arts option fresque, École d’Arts Appliquées Olivier de Serres, Paris
Benoît Pingeot à la galerie Marie-Claude Duchosal :
Exposition personnelle :
- 19 avril – 4 mai 2024, Je cherche à poser mon caducée sur un sable
- 14 – 30 janvier 2016, Le juste milieu avec l'argent est introuvable...mais il y a une pomme
Expositions collectives :
- 5 - 22 avril 2023, Gilles, Benoît, Jean Diego, Benoît Pingeot et Jean Diego
- 6 – 21 janvier 2023, PACIFIQUE (QUE ÇA)
- 22 – 26 février 2022, Benoît Pingeot et Eugenio Ortiz
- 5 déc – 11 janvier 2020, La dispersion et la soif
- 14 – 30 janvier 2016, Un clin d'oeil à Victor Braüner
- 10 sept – 9 oct 2016, Templum
à propos de Benoit Pingeot
Collège des Bernardins
Séminaire mensuel
Département Parole de l’art
Séance du 7/12/13
Compte-rendu : Jérôme Alexandre
Sujet de la séance : Benoît Pingeot
Présents : Benoît Pingeot, Jean-Michel Alberola, Bernard Marcadé, Gabrielle Althen,
Antoine Guggenheim, Anne Dagbert, Léa Bismuth, Elisabeth Balta, Pierre-Denis Autric,
Rodolphe Olcèse, Zoé Noël, Jean-Marc Le Gall, Jérôme Alexandre.
Qui est Benoît Pingeot ? Un peintre, un réalisateur de films, un performeur, un poète, un
raconteur… Un artiste de la parole, autrement dit un expert en parole incarnée, puisqu’il
est artiste… Comment définir un artiste dont le propre est de transformer les moindres
situations de sa vie en société, que ce soit l’école d’art de Bayonne où il enseigne, sa
venue dans notre séminaire, ses vagabondages, etc… en créations instantanées
permanentes, en fragilités adressées, en ouvertures ? De fait, il habite naturellement la
parole plus qu’il ne la prend et l’accapare comme font presque tous : en posant d’abord la
justification de leur droit à parler et de leurs moyens de le faire. Lui, se contente d’être
parlant, de s’exposer parlant, vulnérable, non coupable cependant. Il ne peut pas faire
autrement. D’où la fluidité et les audaces de son verbe. Jean Michel Alberola, qui l’a eu
dans son atelier aux Beaux-arts de Paris, se souvient de lui comme de quelqu’un qui
produisait sans cesse des connexions parfaitement inattendues entre les choses, les
mots, les idées, les personnes. Entre par exemple Sainte Thérèse de Lisieux et Max Jacob,
Victor Brauner. Tout ceci étant très rationnel en fait, nullement ésotérique. Il y a aussi le
Gilles entre nous, mi pierrot mi lunaire, abruti, l’oeil naïf de l’âne, l’âne de Robert Bresson.Aujourd’hui les fictions ne sont plus dans leur étymologie première. Il faut résister. La fiction doit être une tromperie. Le drapeau européen, le caducée d’Hermès, le mot concile gravé sur une plaque de marbre. Le caducée est en carton plume, il m’accompagne
depuis 10 ans, ce qui m’intéresse est qu’il s’use au fur et à mesure des performances.
J’ai eu besoin pour ma verticalité du serpent d’airain, préfiguration de l’agneau sur la
Croix. Petit Max, petite Thérèse, ils sont redevenus petits. Quand je pose un drapeau
européen sur une table à repasser je fais des ponts entre théo, psyché et le merveilleux
concile Vatican II, un concile d’amour disait Benoît XVI, mais qui a été dénaturé.
J’aime la peinture de Max, ses poèmes, ses reliques à Saint Benoît sur Loire. Je vois dans
le surréalisme une quête de quaternité (la Trinité + la mère). J’aime beaucoup la tâche de
Picabia, appelée « Sainte Vierge ». Quand j’ai erré au Sacré coeur, j’ai abouti au Lapin agile,
j’y ai vu l’éros, la porte de sortie des religions. Aujourd’hui une fleur éclot et des murs
vont encore tomber. Soyons enfin laïcs. Nous n’avons plus qu’à nous aimer. Dans le
happening, je recherche une langue sans bouc émissaire. Comme le dit Girard, une mue
s’est effectuée avec la Croix. Les animaux revus par Joseph Beuys, les écrits d’Annick de
Souzenelle, le caducée de la renaissance des choses dernières s’embrassent, et Max
Jacob se réjouit. « I like America and America likes me », la performance de Beuys avec le
coyote, je rapproche cela de Benoît XV, le pape de la paix au moment de la Première
Guerre mondiale. La théologie ? Le problème est que nous ne savons plus que nous avons
le même Père que les animaux. Le Verbe s’étant fait chair, cela change tout, y compris
pour ceux qui n’attachent aucune importance, ne donnent aucun sens à cet événement.
Toute la réalité est devenue de fait artistique. C’est bien une affaire d’humus. Le Verbe
passe par notre tabernacle. Aujourd’hui la ruche s’active et on produit à tort et à travers.
Mais si le Verbe s’est fait chair, c’est pour que nous soyons configurés à lui. Il faut
continuer l’aventure mais en appauvrissant tout, pour revenir à l’essentiel. Le Verbe nous
métamorphose par sa présence. Il n’y a plus de jugement pour qui s’est laissé
métamorphoser. La question érotique ? Thérèse est tenue par du goût. Certes, elle a
souffert affreusement, mais cela ne retire pas chez elle le goût, la chair désirante. Ce qui
m’intéresse dans l’armoire à pharmacie qu’est l’Eglise catholique, c’est qu’elle accueille
les simples et les incompétents. Les saints ont souffert mais ils étaient tenus par la
puissance du désir. Ils ont une rivière bleue sous leurs pieds. Quand j’ai vu Jean XXIII à
l’ouverture du Concile, j’ai vu cette rivière. Le bleu de Giotto. L’enfance retrouvée chez
Brauner à la fin. Revenir à l’enfance passe par le corps. Le catholicisme est une religion
100% érotique, charnelle. Mais chez nous, pas de copulation dans les églises, cela
complique les choses. C’est le diable sans doute qui a voulu cela. Il y a donc chez Benoît
Pingeot une circulation permanente, des flux, comme semblent le symboliser les douze
étoiles du drapeau européen. L’amour du Père veut que nous retrouvions notre
aristocratie première, notre souveraineté. Alors, il faut revenir à l’essentiel : la nuit, la
fidélité quand bien même la nuit… Psaume 138 et Nicolas Poussin : « Si nous n’étions
perdus, nous serions perdus ».
Jérôme Alexandre